Vos dons aident la recherche : entretien avec Félix Lombard-Vadnais
6 juillet 2020
Félix Lombard-Vadnais est chercheur au sein de l’équipe de la docteure Sylvie Lesage. Il travaille sur les cellules T et les maladies auto-immunes et vient de publier un article dans The Journal of Immunology. Rencontre.
Quel est l’objet des recherches de la docteure Lesage et de son équipe?
Félix Lombard-Vadnais : Les travaux du laboratoire sont assez variés, mais en général ils se concentrent sur l’étude de populations de cellules immunitaires rares. Nous cherchons à comprendre le développement et le rôle de ces cellules immunitaires dites « non conventionnelles », particulièrement dans le contexte de maladies auto-immunes et de cancers.
Quel est votre rôle au sein de l’équipe?
F. L.-V. : En tant qu’étudiant au doctorat, je gère différents projets de recherche, sous la supervision de la Dre Sylvie Lesage. Je collabore aussi fréquemment aux projets d’autres membres du laboratoire, ou d’étudiants de différents laboratoires du Centre de recherche. Par exemple, pour cet article, des étudiants et employés de deux laboratoires ont collaboré étroitement.
Aussi, puisque je travaille au laboratoire depuis près de trois ans, je suis responsable de la formation des nouveaux étudiants qui s’y joignent. Je leur enseigne les techniques apprises tout au long de mon parcours.
˃ Lisez Portrait : Sylvie Lesage, chercheure en immunogénétique cellulaire
Qu’est-ce qui vous a poussé à la recherche et à ce domaine en particulier?
F. L.-V. : Pendant mes études au baccalauréat, j’ai effectué un stage de recherche au sein du laboratoire de la Dre Lesage. Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre, mais j’étais extrêmement curieux de découvrir la recherche biomédicale. C’est un monde mystérieux et intimidant au début, mais j’ai été très bien accueilli.
Après seulement quelques mois, j’étais convaincu de vouloir poursuivre ma carrière dans le milieu de la recherche. J’ai donc entamé une maîtrise, qui s’est transformée en doctorat, au sein de ce laboratoire. J’apprécie particulièrement le domaine de l’immunologie, car je le trouve très varié. Que ce soit dans l’étude des maladies infectieuses, des maladies auto-immunes ou même du cancer, il y a toujours des liens importants avec le système immunitaire, et il reste tellement de choses à découvrir.
Comment le milieu du Centre de recherche de l’HMR a-t-il facilité votre étude?
F. L.-V. : Le Centre de recherche de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont est un très bon environnement pour la recherche en immunologie. Il regroupe un grand nombre de spécialistes dans le domaine, ce qui facilite grandement les échanges d’idées et la collaboration entre laboratoires. Le Centre possède aussi de nombreux équipements à la fine pointe de la technologie qui nous permettent d’effectuer des expériences essentielles à nos projets de recherche.
Sur quoi porte votre article?
F. L.-V. : L’article porte sur le développement d’une population de cellules immunitaires rares, que l’on appelle cellules T double négative (DN T cells, en anglais). Il s’agit d’un type de cellules T, dont le développement et la fonction sont encore très mal compris.
Avec ce projet, nous voulions identifier leur origine, comprendre leur développement et déterminer les facteurs menant au développement de cellules qui ne ressemblent pas aux autres cellules T dites « conventionnelles ».
Lorsque l’on est publié, quelle est la prochaine étape?
F. L.-V. : On continue! Nous travaillons déjà activement à la suite de ce projet. Maintenant que nous comprenons mieux l’origine de ces cellules rares, nous voulons étudier leur rôle au sein du système immunitaire.
Vous avez une bourse de la Fondation de l’HMR. Qu’est-ce que cela change pour vous?
F. L.-V. : Le salaire des étudiants diplômés est généralement assuré grâce à des bourses. Cette bourse me permet donc de me concentrer sur mon travail de recherche, sans me soucier du côté financier. Je suis très reconnaissant de l’aide de la Fondation pour cela.
Quelle est la finalité thérapeutique de vos travaux et recherches?
F. L.-V. : Comprendre comment se forme une population de cellules permet de développer des approches thérapeutiques dans le but d’augmenter ou d’empêcher le développement de ces cellules.
Nous avons encore beaucoup à découvrir sur les cellules DN T, mais il s’agit d’une avancée importante qui pourrait permettre leur utilisation clinique, dans le domaine de la thérapie cellulaire par exemple.
˃Lisez MHC-Independent Thymic Selection of CD4 and CD8 Co-receptor Negative ab T Cells, Journal of immunology, 20 mai 2020 (en anglais seulement)