Alzheimer : découverte prometteuse à l’HMR

Image illustrant la maladie d'AlzheimerLa revue Nature Communications publie une étude d’une équipe du Centre de recherche de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont qui aide à mieux comprendre la maladie d’Alzheimer. Explication.

Comprendre la maladie d’Alzheimer : la recherche avance

De l’importance du gène BMI1

Dans une première étude, les chercheurs du Centre de recherche de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont (CRHMR) démontraient que l’expression du gène BMI1, connu pour empêcher le vieillissement cellulaire, était fortement réduite dans le cerveau des patients souffrant d’Alzheimer.

BMI1, bouclier anti Alzheimer

Plus tard, l’équipe du docteur Gilbert Bernier a expliqué que l’inactivation de ce même gène, BMI1, dans des neurones humains en culture ou chez la souris, était suffisante pour récapituler toutes les marques pathologiques associées à la maladie d’Alzheimer.

Gène BMI1 protecteur de notre ADN

Dans ce troisième article, publié dans la revue Nature Communications, l’équipe du CRHRM montre que le gène BMI1 est requis pour empêcher l’ADN de nos cellules d’acquérir une conformation particulière, appelée structure en G4, une structure que l’on retrouve chez les personnes souffrant d’Alzheimer.

En résumé, BMI1 nous protège de la maladie d’Alzheimer en empêchant, notamment, la formation excessive de ces structures en G4, qui perturbent le fonctionnement normal de nos neurones.

˃ Lisez G-quadruplexes originating from evolutionary conserved L1 elements interfere with neuronal gene expression in Alzheimer’s disease, Nature Communications, mars 2021

Comprendre l’origine de la maladie, son fonctionnement, ce qui permet son développement est essentiel. C’est le préalable au développement de toute thérapie.Gilbert Bernier, docteur en biologie moléculaire, directeur de l'unité de recherche sur les mécanismes moléculaires du vieillissement neuronal

Alzheimer : un constat effarant

Le Canada comptera bientôt 1 million de personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer et de démences apparentées. Malgré ce nombre effarant, il n’existe toujours pas de traitements pour cette maladie et l’origine de la forme sporadique de la maladie d’Alzheimer (plus de 95 % des cas) reste inconnue.

Maladie d’Alzheimer : une maladie, deux formes

Les causes de la maladie d’Alzheimer sont multiples. Elles résultent de l’interaction entre un « terrain » génétique et des facteurs environnementaux. On distingue deux formes de maladie d’Alzheimer :

  1. La forme sporadique ou non héréditaire
  2. La forme familiale ou héréditaire

Forme sporadique

  • Est également appelé forme non héréditaire;
  • Est la forme la plus répandue de cette maladie (plus de 95 % des cas);
  • N’est pas héréditaire;
  • Est due à un ensemble complexe d’éléments touchant à la génétique, à notre environnement et à notre style de vie.

Formes familiales ou héréditaires :

  • sont très rares ;
  • se caractérisent par un début précoce (avant 60 ans);
  • s’expliquent par la présence d’une mutation d’un gène présent sur les chromosomes 1, 14 ou 21. Ces trois gènes responsables des formes familiales sont connus depuis les années 1990.

Rôle essentiel des donateurs de la Fondation

Cette recherche a été presque entièrement financée par la très généreuse contribution d’un donateur de la Fondation de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont qui souhaite rester anonyme. Merci à vous tous qui faites avancer la recherche. Merci d’être souche de progrès!

À propos du docteur Gilbert Bernier

Photo du docteur Gilbert Bernier, docteur en biologie moléculaire, et directeur de l'unité de recherche sur les mécanismes moléculaires du vieillissement neuronal.Docteur en biologie moléculaire, Gilbert Bernier est directeur de l’unité de recherche sur les mécanismes moléculaires du vieillissement neuronal. Ses recherches portent sur le vieillissement du cerveau et les maladies qui en découlent, la vision et les maladies comme la dégénérescence maculaire, l’Alzheimer et le cancer du cerveau. Le docteur Bernier est également professeur agrégé au Département de neurosciences de l’Université de Montréal.

 

Pour aller plus loin

˃ Alzheimer: un gène prometteur pour se protéger de la maladie, Université de Montréal, 23 mars 2021

˃ G-quadruplexes originating from evolutionary conserved L1 elements interfere with neuronal gene expression in Alzheimer’s disease, Nature Communications, mars 2021

˃ Origine de la forme commune de la maladie d’Alzheimer : une compréhension du rôle du gène BMI1 porteuse d’espoir, Université de Montréal, mai 2018

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